L’île Maurice, bien plus qu’un simple havre de paix pour les amoureux de la plage, offre un véritable écrin de trésors culturels et historiques disséminés dans ses nombreux musées et édifices remarquables. Destinés à perpétuer et glorifier l’immense héritage du pays, ces vestiges de l’histoire sont des puits de connaissance disponibles aussi bien pour les autochtones que pour les voyageurs en quête de savoir. Ce sont des cadres privilégiés, voire sanctifiés, afin de plonger au cœur d’un pays aux multiples teintes et dont le passé recèle une richesse qui étonnera plus d’un.
Le voyage à travers les musées
Le Domaine des Aubineaux : le euphonium de la route du thé
Métamorphosée et réincarnée en un merveilleux sanctuaire du thé, une exubérante maison coloniale du Domaine des Aubineaux nous accueille avec son envoûtante collection de curiosités comprenant de anciens articles de la Compagnie des Indes Orientales, auxquels se rajoutent des peintures, des photographies et des meubles anciens. Dans cet écosystème grandiose, des écuries jadis fréquentées par les chevaux ont métamorphosé leur aspect pour devenir des endroits réunissant boutiques, salles de rendez-vous et distilleries. C’est là—encore maintenant—qu’un véritable voyage dans le temps nous découvre d’anciens secrets du processus de production des huiles essentielles. La dégustation du thé du terroir se passe, quant à elle, dans une salle qui autrefois servait de lieu pour les joueurs de billard. Pour percer les mystères cachés de l’histoire du thé, il faut nous transporter jusqu’à l’usine de thé de Bois Chéri, qui renferme la première plantation de thé sur l’île qui se déploie majestueusement sur 250 hectares, produisant une impressionnante quantité de 700 tonnes de feuilles de thé annuellement.
L’épopée moderne au Blue Penny Museum
Le voyage au coeur du Blue Penny Museum—inauguré avec panache en 2001—s’amorce par une plongée dans l’histoire maritime de l’île à travers le récit des plus grandes explorations maritimes de l’océan Indien. Les galeries y présentent des cartographies anciennes qui reconstruisent les voies suivies par les navigateurs Portugais et les autres explorateurs de l’époque, relatant leurs tentatives, leurs faiblesses et leurs exploits légendaires. Par la suite, nous sommes invités à découvrir le vieux Port Louis des XVIIIe et XIXe siècles, évoqué grâce à des peintures et des illustrations, juxtaposées à des photographies contemporaines des mêmes lieux, offrant ainsi une possibilité de comparer l’évolution survenu avec le temps. Puis nous pénétrons dans le passé postal de l’île qui s’avère être la première colonie britannique et le cinquième pays au niveau global à émettre des timbres ! Finalement, le périple se termine avec le récit de l’histoire d’amour de Paul et Virginie, par Bernardin de Saint-Pierre, l’écrivain français.
L’écho de la colonisation française au musée Frederik Hendrik
Le charme du musée Frederik Hendrik se trouve à deux pas du Vieux Grand Port, un lieu jalonné d’histoire devenu patrimoine national. Là, on peut scruter les vestiges d’influence française, érigés sur les débris du fort hollandais Frederik Hendrik postérieurement à 1753 et aussi les ruines de la première église catholique de l’île, édifiée par Mahé de Labourdonnais, ainsi qu’une poudrière construite durant la colonisation. Les fouilles archéologiques y ont déterré une panoplie d’objets d’époques : de la monnaie d’antan, des poteries, des perles…Au-delà de cela, vous pourrez contempler des peintures des figures emblématiques telles que Frederik Hendrik et Maurice de Naussau, des cartes datées du XVIIe siècle et même une maquette d’un navire marchand des Indes Orientales.
Le pacte de l’or blanc à L’Aventure du Sucre
Annonçant sa présence majestueuse dans une ancienne usine sucrière de Beau Plan, à quelques enjambées d’un superbe jardin à Pamplemousse, l’Aventure du Sucre nous donne un aperçu éducatif et divertissant de l’histoire de la canne à sucre, un rouage crucial de l’économie locale depuis plus de 300 ans. Il nous offre ainsi l’opportunité d’apprendre d’une manière innovante à l’aide de maquettes animées, des albums géants à feuilleter et des courts-métrages taillés sur mesure pour tous les âges tout ce qui touche à l’industrie sucrière à l’ile Maurice ! Depuis ses débuts modestes, marqués par les cheminées des usines sucrières, jusqu’aux progrès technologiques. La visite s’achève en douceur avec une dégustation de diverses nuances de sucres non raffinés, tout en sirotant un bon rhum local.
Sur le fil de l’histoire à travers le musée naval de Mahébourg
Situé dans le village de Mahébourg, prenant son nom du gouverneur Mahé de Larbourdonnais, le musée naval de Mahébourg occupe une ancienne demeure coloniale de 1772, convertie en musée naval par les Britanniques. Ses trois niveaux balayent l’histoire sociale et culturelle de Maurice d’autrefois. Ses galeries exposent une variété d’objets remontant à la période des colonies et des batailles navales, ainsi que des meubles qui ont autre fois fait partie de la vie quotidienne des gouverneurs. Mais c’est dans la section dédiée à la période hollandaise du musée que l’on trouve de véritables gemmes, telle qu’un rare astrolabe de 1568 récupéré des restes du navire Banda.
Explorer l’éclat historique des monuments
Revivre l’histoire des esclaves au Morne Brabant
Le 1er février 2009, un véritable hommage à la résistance des esclaves a vu le jour au pied de la montagne symbolique du Morne Brabant. Ce monument international de la Route de l’Esclave, niché dans un jardin verdoyant d’une flore autochtone luxuriante, offre une vue exquise sur la péninsule, la falaise et l’étendue de la mer. Le choix d’établir ce mémorial en ce lieu précis réfléchit non seulement la bravoure des esclaves face à l’oppression, mais également le rôle crucial que l’île a joué dans le commerce des esclaves. C’est aussi un endroit poignant où l’on commémore l’abolition de l’esclavage et où l’on célèbre la mémoire des victimes de cette période tragique.
Aapravasi Ghat : Carnet de voyage de la diaspora moderne des travailleurs
L’Aapravasi Ghat, situé à Port-Louis dans la pittoresque baie de Trou Fanfaron, est un site fascinant de l’héritage mondial de l’UNESCO. Sa position géographique, à cheval entre la terre et l’océan, symbolise le passage des immigrants contractuels de leur ancienne à leur nouvelle vie. Ce lieu chargé d’histoire a fonctionné comme point d’entrée pour l’immigration sous l’égide du gouvernement britannique dès 1849, et il a profondément façonné le cours de l’histoire mauricienne. C’est ici que des travailleurs venus d’Inde, de Chine, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique sont arrivés, transformant ainsi la population locale en une mosaïque culturelle. Cette vague d’immigration, orchestrée par les Britanniques et baptisée la Grande Expérience, avait pour but de démontrer que la véritable supériorité d’une nation reposait sur le travail libre, plutôt que sur l’exploitation d’esclaves.
La Citadelle de Port-Louis : le témoin solide de la colonisation britannique
Adossée à une colline de la capitale, la Citadelle de Port-Louis, ou Fort Adélaïde, du nom de la reine consort du Roi d’Angleterre William IV, témoigne du dernier chapitre des fortifications construites par les Anglais après leur arrivée. Ses lieux emblématiques, comme le quartier des officiers, des soldats, la cour principale ou la poudrière, sont incrustés dans d’énormes pierres de basalte. Cette forteresse prodigieuse est un lieu de promenade prisé des Mauriciens, qui viennent admirer le panorama exceptionnel qu’elle offre sur la ville, le Champ de Mars, le Caudan et les montagnes environnantes.
La Tour Martello : une immersion insolite dans le passé
Située sur la plage de La Preneuse, à Rivière-Noire, la tour Martello est un trésor militaire au nom étonnant, emprunté à une tour de défense corse. Les Britanniques, stupéfaits par sa résistance lors d’un combat, l’ont tributée, même s’ils ont commis une coquille orthographique en l’évoquant. À l’intérieur de cette structure massive de 12m de haut et 15m de large, un musée recèle d’anciens uniformes militaires, ustensiles de cuisine, répliques d’armes d’époque, divers objets découverts lors de fouilles et une reproduction du navire français La Preneuse, qui a marqué une bataille navale en 1799.
Le Château du Réduit : l’habitat présidentiel à l’allure grandiose
C’est dans un cadre idyllique non loin du village de Moka que se situe le Château du Réduit, fruit du visionnaire Barthelemy David et successeur de Mahé de Labourdonnais. Avec sa nature opulente qui séduit les passants depuis des siècles, il offre une vue splendide sur Le Bout du Monde, là où deux rivières se rejoignent avant de se jeter dans l’océan. Les travaux de construction de ce magnifique château ont débuté en 1746 et ont abouti deux ans plus tard, avec l’intention de servir de refuge pour les femmes et les enfants en cas d’invasion britannique. Le Réduit a toujours été la demeure officielle des gouverneurs, et continue d’être celle des présidents de l’île. Vous y découvrirez le salon d’honneur, domaine des cérémonies officielles, et la salle des fêtes, théâtre des plus grands banquets.